LE HARCELEMENT MORAL
La violence perverse au quotidien
Marie-France Hirigoyen
Un livre qui peut aider tous qui souhaitent faire une thérapie pour sortir de harcèlement moral.
En France, pendant très longtemps, seul le harcèlement sexuel était pris en compte dans la législation. C’est Marie-France Hirigoyen avec son best-seller sur le harcèlement moral qui a permi que l’on prenne en compte ce phénomène.
Le harcèlement moral dans l’entreprise est une conduite abusive qui se manifeste notamment par des comportements, des paroles, des actes, des gestes, des écrits, pouvant porter atteinte à la dignité de la personne, à son intégrité physique ou psychique, mettre en péril l’emploi de celle-ci ou dégrader le climat de travail.
L’auteure, psychiatre et psychothérapeute parle de « guerre psychologique » qui regroupe :
– l’abus de pouvoir, puisque le but d’un individu pervers est toujours d’accéder au pouvoir ou de s’y maintenir par n’importe quel moyen ou de masquer sa propre incompétence. Ce qui est d’autant plus dramatique aujourd’hui car c’est souvent une attitude valorisée par la direction. Pour cela il faut empêcher la victime d’agir ou se débarrasser de quiconque serait trop lucide sur ses façons de faire.
– la manipulation et la communication perverse : La victime de harcèlement moral accepte toujours plus (d’humiliations, de travail,…) et n’arrive pas à dire que c’est insupportable.
Le harcèlement est rendu possible parce qu’il est précédé d’une dévalorisation et qu’il est accepté puis cautionné par d’autres personnes de l’entreprise.
Souvent, cette situation de violence perverse tend à anesthésier la victime. Poussée à bout, il n’est pas rare qu’elle devienne ce que l’on veut faire d’elle. Elle peut devenir inattentive ou inefficace. La victime réagit le plus souvent de façon véhémente et confuse. Quoi qu’elle dise ou fasse, tout se retourne contre elle.
Lorsque le processus de harcèlement moral est en place, la victime est stigmatisée : on dit qu’elle est difficile à vivre, qu’elle a mauvais caractère, ou bien qu’elle est folle. On met sur le compte de sa personnalité, ce qui est la conséquence du conflit.
Parfois le harcèlement moral est suscité par un sentiment d’envie, les jeunes surdiplômés qui occupent un poste où ils ont comme supérieur hiérarchique quelqu’un qui n’a pas le même niveau d’étude, seront souvent pris comme bouc-émissaire. Lorsque ce n’est pas un problème d’incompétence de la part d’un supérieur hiérarchique, il peut s’agir aussi d’indifférence ou de lâcheté.
Pour M. F. Hirigoyen le harcèlement moral dans l’entreprise passe systématiquement par un refus de communication, ce qui empêche la victime de réagir. Souvent la victime se retrouve isolée. Cet isolement casse les alliances possibles par des insinuations ou des préférences affichées. On provoque des jalousies et on monte les gens les uns contre les autres, ce qu’on appelle souvent « diviser pour mieux régner ». Dans l’entreprise, on observe souvent que l’autre est poussé à la faute et qu’on le brime, c’est-à-dire qu’on lui confie des tâches dégradantes, qu’on lui fixe des objectifs
« Quand un individu pervers entre dans un groupe, il tend à rassembler autour de lui les membres du groupe plus dociles qu’il séduit. Un lien social se crée ainsi entre les membres du groupe dans la critique commune de la personne isolée. Le groupe est alors sous influence et suit le pervers. Ils perdent ainsi tout sens critique par rapport à ce qui se joue même si individuellement, ils n’ont pas perdu tout sens moral. Parfois aussi les collègues sont lucides mais n’osent pas se montrer solidaires par peur d’être la prochaine
L’auteur ajoute que si la hiérarchie refuse de voir ou laisse faire, la victime ne se sent pas défendue, parfois même elle se sent abusée par ceux qui assistent à cette agression sans intervenir. Il est parfois nécessaire de suivre une thérapie harcèlement moral pour ne plus subir cette violence perverse au quotidien.